[…] Dans L’écriture, c’est les cris, France Théoret présente L’Euguélionne de Louky Bersianik comme véritable événement littéraire dans ce qu’elle appelle le contexte effervescent des débats sur la condition des femmes. «C’était en 1976», écrit-elle dès l’avant-propos, imposant d’emblée l’idée d’une trajectoire commune à Bersianik et, de manière plus délicate, celle d’une longue amitié. Théoret parle d’échanges, de regards synchroniques, mais aussi de désirs analogues fondés par une occupation féministe des temps. Considérant la vivacité de la poésie, mais aussi des essais de Théoret, il est difficile de ne pas sourire quand, sobrement, elle écrit à propos d’elle-même et de la grande révolutionnaire de la langue qu’a été Bersianik: «Nous avions le verbe contestataire.» […]