Un alligator nommé Rosa se lit d’une traite. La trame est prenante, l’histoire s’enchaîne avec une logique imparable, un réalisme douloureux et se déroule dans la chambre d’un luxueux manoir. Entre Antoine et Rosa se livre un combat sans merci. L’un, armé de preuves récoltées au fil de ses enquêtes, l’autre, se calfeutrant dans un mutisme ponctué de rugissements sourds, n’a d’autre choix que d’écouter et de revivre des scènes où elle, la vieille Rosa, occupait le devant de la scène politique et macabre qu’avait écrit le régime des Duvalier.
Un alligator nommé Rosa est un roman poignant, douloureux par les réminiscences des exactions, des disparitions, des exils, des meurtres commis en toute impunité d’un pouvoir passé. C’est aussi un vibrant aide-mémoire pour les générations à venir et pour celles actuelles qui oublient trop souvent que l’histoire est un éternel recommencement.