La médicalisation de la maternité, c’est «la transformation de la grossesse, de l’accouchement et des soins aux jeunes enfants en autant d’événements nécessitant l’intervention d’un médecin ou la médiation de connaissances médicales». L’auteure a pour objectif de souligner «les intérêts des différents acteurs qui ont pris part au développement des services, en examinant les alliances et les jeux de pouvoir qui les ont rassemblés ou divisés». Au cœur de son analyse se trouvent les rapports de pouvoir fondés sur la classe sociale et le «genre»; toutefois, la question nationale et les rapports entre l’Église et l’État occupent aussi une large place, de même que les relations entre le féminisme maternel et la construction de l’État providence. L’étude débute en 1910, date qui correspond à l’ouverture sur une base permanente des cliniques pour nourrissons, et se termine en 1970, avec l’instauration du programme d’assurance maladie et le démantèlement des services de médecine préventive.