Compte-rendu | La main tranchante du symbole

Le recueil de textes et d’essais féministes de Louky Bersianik s’offre à la lecture sous un titre dont on peut dire d’abord qu’il est efficace et préciser ensuite qu’il reflète d’entrée de jeu le ton d’un livre qui deviendra le lieu même d’un questionnement très serré du symbole. L’importance de la mise en discours choisie lors de la construction d’un   titre est évidente puisque le contenu sémantique qui y est véhiculé s’impose en quelque sorte dès lors comme synonyme du texte qui suit. Or La main tranchante du symbole est un titre qui parle fort et dru bien avant que les yeux ne se posent sur les premières pages de l’ouvrage. Divisée en cinq parties dont la plus longue est placée en plein midi, cette anthologie réunit des écrits produits pour la plupart dans le cours de la décennie 1980. Bersianik présente son livre comme une «tentative de rouvrir le procès d’Oreste» (p. 17). L’auteure voit en effet les symboles issus des conclusions de ce procès comme la base du patriarcat, tel que celui-ci perdure.

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L’engagement féministe ne saurait ici être mis en question. Les lectrices et les lecteurs inconditionnels de Bersianik sauront sans doute pardonner rapidement les redites, inhérentes peut-être à la forme de présentation choisie, soit celle du recueil-anthologie ; les autres apprécieront aussi bien la véracité de l’ensemble du propos que la vivacité coutumière de la plume de l’écrivaine.

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