Compte-rendu | La main tranchante du symbole

La Main tranchante du symbole réunit un ensemble d’essais rédigés entre 1980 et 1990, à l’exception de quelques extraits de L’Euguélionne (1973) repris pour illustrer une réflexion spécifique sur la langue et de la postface composée en 1978. Ouvrage fragmenté par conséquent, mais dont l’unité réside dans le propos féministe de son auteure: remise en cause du patriarcat à travers une série de commentaires sur la langue, l’écriture, le pouvoir, la tradition religieuse et philosophique, ainsi que l’émergence d’une culture au féminin d’une part; discussion polémique de problèmes concrets et urgents auxquels sont confrontées les femmes d’aujourd’hui de l’autre (la criminalisation de l’avortement, le statut de la maternité face aux nouvelles techniques de reproduction, le sort des mères porteuses, la violence faite aux femmes — viol, abus physique, harcèlement sexuel, discrimination, meurtre —, etc.).

La parution de ce livre en 1990

[…]

Louky Bersianik a fait sienne cette conception de l’histoire en continuant d’aménager dans ses fictions des fenêtres qui assurent une meilleure circulation de l’air, cherchant à faire entendre des voix différentes, décentrées, des harmonies et des accords variés, à multiplier, déplacer et recréer le sens ailleurs que dans l’absolu, à se donner des sexualités ouvertes, plurielles, hétérogènes, à démembrer la symbolique figée et stérile du patriarcat. Écriture vécue comme une dynamique, une gestuelle qui permet de concevoir le féminisme comme un espace de discussions, de remises en questions, de changements,  […] un territoire mouvant, ouvert, multiforme et en mouvement, bref un lieu postmoderne.

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