Compte-rendu | Les avocates, les avocats et la conciliation travail-famille

La recherche de Tremblay et Mascova a le grand mérite d’éclairer la question de la conciliation travail-famille sous un angle peu exploré, soit celui du groupe professionnel. Il serait d’ailleurs très intéressant d’appliquer une telle stratégie de recherche à d’autres professions dont l’éthos professionnel est très clairement défini et dont l’admission est balisée par un ordre professionnel, notamment les professions liées au génie ou à la médecine, pour comparer comment ces professions, aussi exigeantes en fait d’heures consacrées au travail et de responsabilités, se sont transformées pour répondre aux besoins de conciliation travail-famille de leurs travailleuses et travailleurs. Cette recherche ouvre également la porte à des questions très actuelles, notamment l’effet des technologies de l’information et des communications sur la conciliation travail-famille: sont-elles des outils pour faciliter cette conciliation par le télétravail ou, au contraire, constituent-elles une forme d’intrusion difficile à baliser dans la vie personnelle et familiale? Finalement, les résultats de cette recherche nourrissent le questionnement à savoir ce qu’est une bonne avocate ou un bon avocat et ce que signifie «réussir sa carrière» dans le monde du droit, et ils invitent les organisations de travail à examiner leurs pratiques et leurs règles, non seulement pour favoriser la conciliation travail-famille, mais aussi pour s’adapter aux besoins actuels et divers des avocates et des avocats qui y évoluent.

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