Compte-rendu | Les possibles du féminisme

Avec toujours en filigrane l’histoire du mouvement féministe au Québec, les différentes analyses et réflexions émaillées au fil de l’ouvrage (qui est d’une facture impeccable, grâce aux bons soins des Éditions remue-ménage) permettent de faire retour sur les grands débats des théories féministes, sur les enjeux qui ont structuré les luttes des femmes au cours du dernier siècle, et sur les possibles et les difficultés qu’impliquent le souci d’arrimer, comme le fait le féminisme, la théorie et la pratique. L’ensemble propose une vision prospective du féminisme : ce qui a été accompli, ce qui reste à faire, ce qui est à venir – et pourquoi. Car en plus d’exercer une puissance de synthèse remarquable, Lamoureux prend position de manière forte, claire, et particulièrement nuancée – dernière qualité qui me semble définir chez elle un style, et aussi sans doute une pédagogie. […]

À l’égard de la poursuite du féminisme, Lamoureux appelle à la «paria rebelle». Cet appel à la radicalité, qui veut de manière franche ne pas laisser le féminisme dans une position conservatrice de «défense des acquis», est ce par quoi s’active une réception de ce qui a été appelé «troisième vague» du mouvement féministe, dont l’élément queer et la question de l’intersectionnalité retiennent particulièrement l’attention de la militante/théoricienne dont la posture évite de manière remarquable tout dogmatisme.

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