Connue pour ses terribles conséquences sur le niveau e la qualité de vie des familles québécoises, mais méconnue pour l’impact qu’elle a eu sur la vie des femmes, la crise de 1929 se révèle pourtant une mine d’information pour une contribution originale à la constitution de l’histoire des femmes du Québec. Denise Baillargeon, l’auteure d’un ouvrage à la frontière de l’histoire et de la sociologie, questionne le travail domestique des femmes de la classe ouvrière à la lumière de leur propre témoignage. En effet, elle a réalisé une trentaine d’entrevues avec des femmes qui se sont mariées un peu avant ou au seuil de la crise. Elle les a interrogées sur leur famille d’origine, leur vie conjugale, leur maternité, leur occupation professionnelle avant, durant et après la crise […].
[…] La lecture de cet ouvrage fort bien documenté se révèle passionnante. En fat, les références théoriques, historiques sont très bien intégrées, cohérentes et pertinentes, et l’on adhère facilement à l’argumentation de l’auteure. En outre, l’insertion des témoignages des femmes en rend la lecture encore plus captivante et, pourquoi pas, personnelle. Car ce sont nos mères ou nos grand-mères, et pour d’autres ce furent elles-même, qui partagèrent cette vie quotidienne.