Puissance, pouvoir, possession. Telles sont les traits dominants de La fabrication des mâles mis au jour par deux sociologues en 1975. Georges Falconnet et Nadine Lefaucheur soulignaient alors que leur «dessein, au-delà d’une condamnation pure et simple de la phallocratie, était de donner des armes aux hommes désireux d’abandonner la parodie virile classique» (Falconnet et Lefaucheur, 1979, 18). Près de 40 ans plus tard, la lecture de Postures viriles: ce que dit la presse masculine témoigne de la faible diffusion d’une telle démarche. S’inscrivant à la suite du travail fondateur de Falconnet et Lefaucheur, Lori Saint-Martin propose une analyse littéraire et résolument féministe de la presse masculine québécoise selon une approche originale puisqu’aux deux titres destinés au public masculin retenus (Summum et Homme) s’ajoute Summum Girl, que l’auteure définit comme un « magazine masculin… pour les femmes» (p. 23). À la croisée des magazines de mode et de la presse de charme, ces trois titres, nés au cours de la décennie 2000 et aux tirages moyens, ciblent sensiblement les mêmes tranches d’âge (18-40 ans pour Summum et son pendant féminin, 25-49 ans pour Homme). Lori Saint-Martin propose une analyse des textes, des images et de la maquette des numéros édités au cours de la période 2009-2011, étayée par des statistiques, le tout à partir d’une «lecture personnelle» (p. 25) guidée par une «attention flottante» (p. 25).