L’enfermement. En milieu carcéral, dans la réalité de vivre ou d’avoir vécu dans la rue, ou encore dans celle de vivre avec la maladie mentale. L’enfermement dans tous ses états, donc. Y compris les barreaux dans le regard des autres, la prison de leur perception…
Mais l’enfermement comme possible lieu de rencontre et piste d’envol, surtout. Comme espace de création qu’ont habité ensemble des auteurs de l’Ontario français et des détenus, des femmes fréquentant le Centre Elizabeth Fry de l’Outaouais et celui de Montréal, ainsi que des membres des Impatients, ce groupe permettant à des personnes atteintes de schizophrénie, de bipolarité ou autre maladie mentale de s’exprimer par le biais de l’art.
De l’enfermement à l’envol s’avère un collectif puissant, dans lequel s’écrit et s’écrie un besoin de liberté, de s’exprimer, de (se) comprendre, de (s’)accepter. Autant de la part des participants que des auteurs qui sont allés à leur rencontre et témoignent de leur expérience.
En dirigeant ce projet littéraire, la professeure en criminologie de l’Université d’Ottawa Sylvie Frigon voulait faire «rentrer la culture en prison et faire sortir la prison par le biais de la culture». Pour transcender les barbelés et les idées préconçues. Pour aller «au-delà des manchettes et des statistiques». […]