La grève de 2012 a été le terrain d’une lutte. Elle a aussi été le lieu d’une reconduction du sexisme. Martine Desjardins en femme au bord de la crise de nerfs à la sortie des premières négociations avec le gouvernement. Jeanne Reynolds reléguée en marge par les médias, et dont les propos féministes n’ont jamais été relayés. Mais il y a plus… Les mois ont passé et les militantes s’expriment maintenant sur le sexisme de la lutte, un sexisme ordinaire qui considère comme hors d’ordre les questions féministes et qui aurait fait des femmes des victimes d’agression sexuelle. Une domination masculine à laquelle le mouvement étudiant n’a pas échappé.
«Quelques semaines après le retour en classe, des cas d’agressions sexuelles commises par des militants connus ont fait surface», comme l’écrit Camille Tremblay-Fournier dans le livre Les femmes changent la lutte. Au cœur du printemps québécois tout juste paru sous la direction de Marie-Eve Surprenant et Mylène Bigaouette aux Éditions du remue-ménage. Ces actes de violence, écrit-elle, «constituent un problème politique».
Le livre aborde les dessous du printemps érable en regard de la place des femmes: la lame de fond sexiste qui traverse notre société traverse aussi le mouvement étudiant. Oui, les femmes ont changé la lutte, et ça ne s’est pas fait sans douleur. […]