Andrée Lévesque est spécialiste de l’histoire des femmes et du mouvement ouvrier. Professeure à l’Université McGill, elle a découvert que derrière plusieurs des textes les plus progressistes des années 1900 à 1940 se cachait une femme. Éva Circé-Côté (1871-1949) ne se gênait d’aucune façon dans l’utilisation du pseudonyme. Grande adversaire du journal Le Devoir et des penseurs ultramontains, elle a fondé un lycée laïc pour filles en 1908 en plus d’avoir fondé la bibliothèque de Montréal en 1903. La richesse de son oeuvre ne s’arrête pourtant pas à ses 1800 chroniques dans L’Étincelle, Le Débat, Le Pays, Le Monde ouvrier, et beaucoup d’autres imprimés de son temps. Cette femme, urbaine, athée, féministe et révolutionnaire – en totale contradiction avec son époque – a également été une dramaturge, poète et auteure acclamée par la critique. Après une quinzaine d’années à regrouper, lire et étudier cette oeuvre éparpillée, Andrée Lévesque en avait long à dire sur la vie de cette femme presque oubliée au fond de notre histoire intellectuelle.