Féminismes. (Re)prendre racine?

L’ouvrage consacré à Hélène Pedneault est d’une tout autre venue mais vaut la peine d’être commenté dans ces pages, car on oublie souvent que cette forte tête était aussi une littéraire. Le collectif dirigé par Sylvie Dupont ne fait pas nécessairement la part belle à la littérature, et pour causes (le pluriel est volontaire): Pedneault a tant milité qu’elle est plus associée à l’oralité des coups de gueule et d’indignation qu’au travail patient de l’écriture. On en oublie la richesse stylistique, pourtant toujours là, de ses moindres textes. Ses proches, toutefois, y ont été sensibles. Chacun des témoignages du recueil, à la façon de la pièce de Pedneault La déposition, agit comme une tentative de reconstruction et de compréhension du personnage, entreprise qui demeurera forcément incomplète — on ne connaît jamais bien que soi-même, et encore! — mais qui permettra de saisir autant les éclats que les zones sombres de la militante. […]

À travers tous les fragments de l’ouvrage, qui trouvent leurs sources autant dans Pedneault que dans les textes qu’elle a signés, les « témoins » de cette enquête greffent leur expérience à celle de la disparue.

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