Tout d’abord, Histoires mutines, c’est onze textes de onze plumes. Dans la majorité de ceux-ci, une narratrice nous raconte, sous la forme du «je», un moment de sa vie parfois déterminant, souvent douloureux. Quelques histoires sont écrites sous une forme plus poétique, comme Moi défragmentée. Il y a le texte Veuillez, écrit à la troisième personne, qui m’a fait penser à un conte moderne. Pour moi ce sont des textes féministes, car les narratrices ont toutes le désir de se sortir du système patriarcal où elles se sentent prisonnières et malheureuses. Certains personnages vont reprendre les rênes de leur vie et même parfois ils tromperont leur amoureux pour se sortir d’une vie confortable, certes, mais étouffante (Sans titre, de Rosalie Lavoie). […]
Les onze textes dépassent le seul thème du féminisme. Ils évoquent la solitude face aux déchirures, par exemple à cause de la difficulté à entrer en relation avec les autres, ou de la rupture des liens sociaux causée par les maladies mentales.
Finalement, contre quoi ces narratrices résistent-elles? Elles refusent que le regard de l’autre façonne leur vie: Pour un instant, c’était moi qui avais les yeux et lui qui était sous ma loupe.