Cet ouvrage collectif, coordonné par trois chercheuses québécoises – Maria Nengeh Mensah, Claire Thiboutot et Louise Toupin – ne regroupe pas moins de quatre-vingt textes différents (tracts, récits, témoignages, poèmes, textes académiques, critiques, etc.) écrits entre 1973 et 2011 par des militantes, travailleuses du sexe ou ex-travailleuses du sexe et chercheuses alliées. Si la majorité des interventions proviennent d’Amérique du Nord (Canada, États-Unis) et de France, d’autres ont été rédigées en Suède, en Inde, en Thaïlande, en Nouvelle-Zélande ou en Amérique latine, certaines même l’ont été à l’occasion de rencontres internationales du mouvement. Le livre Luttes XXX n’en est pas tout à fait un, en ce sens que la mise en série des événements textuels qu’il présente déborde largement une telle clôture, puisqu’à travers eux on peut entrevoir la consistance de ce qui a permis, en l’espace de quarante ans, de construire un mouvement d’émancipation d’ampleur mondiale.