Je suis féministe, le livre | Entrevue avec les deux directrices de l’ouvrage

[Annabelle Moreau] Quel est l’enjeu principal pour les «jeunes féministes» d’aujourd’hui?

[Caroline Roy-Blais] Le principal enjeu? La cohésion! Ha! ha! Plus sérieusement, c’est certain qu’à la gang qu’on est à se dire féministes, on ne peut pas toutes être d’accord. Ce n’est pas un parti politique, on ne vend pas de cartes de membre! Sinon, l’enjeu principal, selon moi, c’est l’intersectionnalité, c’est-à-dire l’inclusion des autres luttes aux inégalités sociales. Nous devons tenir compte des oppressions que vivent les femmes racisées, handicapées, souffrant de problèmes de santé mentale, ainsi que les personnes LGBTQIA+ et non-binaires (ne se considérant ni hommes ni femmes).

[Marianne Prairie] Absolument. Et on ne peut pas envisager un combat en vase clos, sans tenir compte de la société et du contexte dans lequel il s’incarne. Le meilleur exemple en ce moment, c’est la mobilisation autour de la culture du viol. On y trouve autant les stéréotypes de genre intégrés depuis l’enfance que la démonstration du fait que l’appareil de justice est inadéquat dans les cas de plainte pour agression sexuelle. De plus, certains médias ont tendance à protéger l’agresseur sans croire la victime. Cet enjeu est majeur parce qu’il touche un nombre ahurissant de femmes.

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