À la fois cri de la chair, coup de gueule vindicatif et récit de résistance, l’auteure y règle ses comptes avec la convenance, le détachement bouddhiste, le violeur doux ou le poids du nom familial. Et que c’est bon à lire! Comme Ni silence, ni pardon, de Mélusine Vertelune et Jeanne Cordelier (M Éditeur), ce livre de Pattie O’Green alimentera sans aucun doute les mobilisations et les réflexions féministes pour mettre fin aux violences incestueuses et leur supposée inexistence ? pour mémoire, sans comptabiliser les violeurs, un minimum de 5% de la population en France est concernée.
Après avoir refermé Mettre la hache, je n’ai pu m’empêcher d’y revenir pour relire les nombreux passages marquants. En voici un : «La dissociation, c’est la solution de l’imagination pour éviter les duels qu’on ne peut affronter parce que on ne naît pas avec une épée.» Ou encore : «Claudine collectionnait les chocs post-traumatiques parce que le premier n’avait jamais été traité. (…) Parce que les chocs post-traumatiques, ce n’était pas pour les petites filles privilégiées. Il en a fallu des militaires traumatisés pour qu’on commence à s’intéresser aux conséquences que subissent les filles violées.»
C’est donc à lire… mais à regarder aussi! Car le texte est en plus agrémenté de belles illustrations de Delphine Delas.
Un tout créatif, rythmé et, évidemment, …tranchant.