La mutinerie des sorcières

Elles sont onze (pour autant de textes) et portent toutes fièrement leur féminisme à la boutonnière. Elles parlent d’amour cahoteux, de sexe salvateur ou accablant, d’amitié tordue, marchent tête baissée, malgré les deuils, sur le rude chemin de traverse du militantisme. La bédéiste Cathon ponctue le livre de ses dessins faussement bon enfant et souvent insolents.

Malgré la singularité du projet les liant, la plupart de ces textes ne dépareraient pas la majorité des revues de création québécoises, ce qui en dit moins long sur Histoires mutines que sur notre monde éditorial, un espace où la voix des femmes se déploie sans doute avec plus de force que dans notre cinéma, ou encore pire, dans notre télé. Ces milieux, espérons-le, ne sauront tarder à être foudroyés par les nécessaires sortilèges de pareilles mutines sorcières, amies de quiconque tient en haine le conformisme de la bêtise et du capitalisme conquérant.

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