Le panache tranquille d’Éva Circé-Côté

Il est rare de lire une biographie retraçant la trame sociale et culturelle d’une époque dans la production scientifique francophone au Québec. Surtout quand le sujet, une femme de lettres polygraphe, maniant des styles aussi divers que la poésie, la dramaturgie, le journalisme, la chronique, l’histoire et le roman, est demeurée anonyme. Éva Circé-Côté a assurément marqué la scène culturelle montréalaise pendant quatre décennies, écrivant sous une dizaine de pseudonymes (Colombine, Jean Nay, Musette, Julien Saint-Michel, etc.) pas moins de 1798 chroniques, cartes, poèmes et critiques entre 1900 et 1942.

Difficile à cerner, Éva Circé-Côté l’esd‘autant qu’elle n’a pas laissé d’écrits personnels. Des défis que seule Andrée Lévesque pouvait relever de par son expertise et sa longue expérience à la fois du genre biographique (elle avait notamment consacré un livre à l’époque de Jeanne Corbin et dirigé un recueil d’articles sur Madeleine Parent), de l’époque étudiée (les quatre premières décennies du XXe siècle), des thématiques abordées (la pensée libérale, lféminisme, le travail des femmes…) et des milieux intellectuels d’avant-garde (la gauche). La sommde travail que représente cet ouvrage impressionneDe ses 478 pages, plus d’une centaine sont consacrées aux notes qui accompagnent le propos, à la bibliographie exhaustive, à la recension en annexe des divers pseudonymes utilisés par Éva Circé-Côté, des 22 journaux dans lesquels elle a publié et du nombre de chroniques parues par année pour chacun. Enfin, un précieux index permet de retrouver un auteur cité, un sujet de chronique, un lien ou un événement marquant. […]

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