Souvent effectué par des femmes, le «travail invisible» prend de multiples formes. Il peut s’agir de la charge mentale de l’organisation familiale, du travail ménager, de tâches au quotidien réalisées en tant que proche aidante ou aide familiale, comme du travail réalisé lors de stages étudiants non rémunérés. On y inclut même celui fait par les travailleuses du sexe. Peu importe le type de tâches accomplies, les heures qui y sont consacrées augmentent sans cesse et leur valeur n’est toujours pas reconnue. Sous la direction de Camille Robert (M.A. histoire, 2017), candidate au doctorat en histoire, et de la professeure retraitée Louise Toupin, l’ouvrage collectif Travail invisible. Portraits d’une lutte féministe inachevée rassemble une dizaine de textes de chercheuses et de militantes qui s’intéressent au sujet sous différents angles, proposant des pistes de réflexion et de mobilisation concrètes. «Nous en sommes venues au constat que (…) durant les dernières décennies, et particulièrement avec la montée du néolibéralisme et de la mondialisation, la répartition du travail invisible était plus que jamais au centre de rapports de pouvoir liés aux classes sociales, à la couleur de la peau, à l’orientation sexuelle, au statut d’immigration, au genre et au handicap», écrivent les directrices de l’ouvrage en guise de conclusion. Publié aux Éditions du remue-ménage.