Qu’y a-t-il à dire sur la manière de nommer ou de conceptualiser l’événement ?
Le refus de nommer les choses fait partie du procédé d’occultation. Je m’interroge sur le refus d’utiliser le terme «attentat terroriste». C’est encore d’actualité pour Polytechnique. On refuse d’utiliser ce terme pour qualifier l’attentat du 6 décembre 1989. Je sais que certaines définitions brouillent les cartes, surtout la définition juridique. Pourtant, selon la définition sociologique, l’attentat terroriste désigne le crime motivé par des raisons politiques ou idéologiques contre une communauté. En refusant de parler d’attentat, on refuse de penser le problème en amont, qui est de l’ordre du sexisme ou du racisme. […]