Dans cet article de la série « Les nouveaux prolétaires », Stéphane Baillargeon s’appuie sur l’essai Aux marges de l’emploi de Catherine Charron pour nourrir sa réflexion sur la précarité du travail domestique.
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Plus…Objet d’indifférence des personnes servies, source de malaise parmi les femmes et dans la posture féministe, le travail domestique rémunéré est le sujet épineux que Catherine Charron a choisi de traiter dans son ouvrage issu de sa thèse de doctorat en histoire soutenue à l’Université Laval en 2015. […]
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Plus…[…] Comme le corpus de cette étude est limitée géographiquement à la région de Québec, Charron précise d’emblée, qu’aucune des femmes interrogées n’est issue de l’immigration. Malgré cela, en vertu de l’assignation collective des femmes au travail domestique, les analyses et les constats de cet ouvrage peuvent contribuer à l’étude de la situation des femmes issues de l’immigration qui composent, dans d’autres régions ainsi qu’à Montréal, une partie significative des travailleuses domestiques et des travailleuses au bas de l’échelle. Enfin, cet ouvrage est une invitation à repenser les frontières entre l’économie marchande et l’économie domestique ainsi que les concepts de sphère privée et de sphère publique.
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Plus…[Annie Desrochers] Qu’est-ce qu’on apprend sur nos sociétés en s’intéressant au parcours de vie de ces femmes-là?
[Catherine Charron] Il y a toujours une part de la main-d’oeuvre féminine qui demeure confinée dans ce sous-marché du travail. On est à la frontière entre le domaine privé et le marché du travail, parfois même entre le bénévolat et le marché du travail. On est sur un continuum entre l’entraide et l’emploi. Ce sont des métiers qui s’exercent dans l’intimité des familles, dans l’invisibilité souvent. Ce sont aussi des métiers exclus du droit du travail historiquement, de la solidarité ouvrière aussi. […]
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Plus…[Catherine Charron] Ce sont parmi les emplois les moins convoités, ça, c’est une grande continuité historique. Qu’est-ce qui fait que des femmes se retrouvent quand même à travailler dans ce domaine-là? Il y a différents facteurs. Ils sont d’ordre familial d’abord, ils sont de l’ordre du marché du travail aussi. Quel genre de portes leur sont ouvertes à ces femmes-là? L’État a aussi un rôle là-dedans. Que ce soit directement ou indirectement, l’État contribue à créer des filières d’emplois précarisés. Par exemple, en intervenant de manière très très tardive et partielle dans le domaine des services de garde, ça fait que les femmes doivent continuer, comme elles l’ont toujours fait, de s’organiser entre elles pour prendre en charge les enfants et toutes les autres formes de dépendances, ce qui les désavantage sur le plan de l’accès au travail, c’est sûr et certain. […]
Plus…[Catherine Lachaussée] Comment ça peut s’expliquer que la sphère domestique nous suive tant?
[Catherine Charron] Il y a différents facteurs. Ce que j’ai vu dans les parcours des femmes que j’ai rencontrées, c’est que ça commence très tôt cette initiation au travail domestique rémunéré. […]
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Plus…À travers trente récits de vie de travailleuses domestiques, Catherine Charron accomplit un réel devoir de mémoire: rendre accessibles des témoignages qui autrement seraient restés derrière les portes closes des maisons, quelque part dans les replis de l’informalité. Un ouvrage inédit et nécessaire à vous procurer dès maintenant en librairie!
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