Heureuse initiative que celle de Sylvie Frigon, qui dirigera un groupe d’auteurs de l’Ontario français dans des ateliers littéraires en milieu carcéral. Une centaine d’hommes et de femmes ont participé à ces ateliers ; leurs créations sont rassemblées dans De l’enfermement à l’envol, Rencontres littéraires , qui comprend aussi les textes de Denise Desautels, Margaret Michèle Cook, Chrystine Brouillet et d’autres.
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livre: De l’enfermement à l’envol
La culture en prison… pour s’évader
Faire entrer la culture en prison. C’est la mission de Sylvie Frigon, professeure de criminologie à l’Université d’Ottawa et titulaire de la Chaire de recherche La prison dans la culture, la culture dans la prison. L’un des moyens qu’elle a utilisés: des ateliers d’écriture. Un livre issu de ces ateliers vient tout juste de paraître aux Éditions Prise de Parole et aux Éditions du remue-ménage: De l’enfermement à l’envol: Rencontres littéraires.
Pour accompagner Sylvie Frigon, nous recevons Ginette, une ancienne détenue qui a participé à la création de la pièce de théâtre Bonne forme, bonne compagnie à Joliette, et Guy Thibodeau, enseignant à la retraite et conteur. Pour ce programme, il a donné des ateliers d’écriture à l’établissement Leclerc. Cette réalisation s’est faite avec l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français. Le livre est aussi offert en format numérique.
«Derrière le numéro, il y a une femme, il y a une histoire, il y a une vie. Les barrières de jugement sont tombées. Je me suis sentie appréciée et j’ai laissé libre court à ma créativité», raconte Ginette.
Sylvie Frigon souligne que la mise en place de tels programmes culturels en prison facilite la réinsertion de détenus.
Les ateliers d’écriture ont eu lieu aux prisons Leclerc (pour hommes), Joliette (pour femmes) au Québec, ainsi qu’à la prison pour femmes de Marseille, en France. Ils ont également été tenus dans les centres Elizabeth Fry (Gatineau), Les Impatiens et La rue des femmes (Montréal).
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Plus…Recension | De l’enfermement à l’envol
De l’enfermement à l’envol: rencontres littéraires est un ouvrage unique car il présente des textes de création issus d’ateliers littéraires menés en milieu carcéral et communautaire.
Près d’une centaine d’hommes et de femmes se sont prêtés à cet exercice singulier. À mon avis, la beauté de leurs propos et la puissante sensibilité de leurs récits sont autant de façons de se faire entendre, autrement.
Le titre de l’ouvrage évoque bien le résultat de ce processus réussi. Prendre un nouvel envol, déployer ses ailes à travers l’écriture et, pourquoi pas, réussir à modifier certaines perceptions propres à ces milieux. Mission accomplie!
Comme moi, vous serez agréablement surpris, et ravis, de parcourir la vaste gamme de genres littéraires, du poème au slam, en passant par le théâtre et l’épistolaire jusqu’au récit et au conte. Une variété d’émotions et d’expériences qui plaira à coup sûr à un très grand nombre de lecteurs! Plusieurs narrations font référence aux aléas de la vie de tous les jours, aux espoirs entretenus aussi. Ils nous touchent par leur sincérité et leur sensibilité à fleur de peau. […]
Plus…Culture et prison vécues de l’intérieur
L’enfermement. En milieu carcéral, dans la réalité de vivre ou d’avoir vécu dans la rue, ou encore dans celle de vivre avec la maladie mentale. L’enfermement dans tous ses états, donc. Y compris les barreaux dans le regard des autres, la prison de leur perception…
Mais l’enfermement comme possible lieu de rencontre et piste d’envol, surtout. Comme espace de création qu’ont habité ensemble des auteurs de l’Ontario français et des détenus, des femmes fréquentant le Centre Elizabeth Fry de l’Outaouais et celui de Montréal, ainsi que des membres des Impatients, ce groupe permettant à des personnes atteintes de schizophrénie, de bipolarité ou autre maladie mentale de s’exprimer par le biais de l’art.
De l’enfermement à l’envol s’avère un collectif puissant, dans lequel s’écrit et s’écrie un besoin de liberté, de s’exprimer, de (se) comprendre, de (s’)accepter. Autant de la part des participants que des auteurs qui sont allés à leur rencontre et témoignent de leur expérience.
En dirigeant ce projet littéraire, la professeure en criminologie de l’Université d’Ottawa Sylvie Frigon voulait faire «rentrer la culture en prison et faire sortir la prison par le biais de la culture». Pour transcender les barbelés et les idées préconçues. Pour aller «au-delà des manchettes et des statistiques». […]
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