La politologue Diane Lamoureux, professeure au Département de sciences politiques de l’Université Laval, a déjà écrit plusieurs ouvrages sur les femmes et la citoyenneté.
Le sous-titre peut paraître insolite, la corrélation entre féminisme et nationalisme n’étant pas nécessairement flagrante. Diane Lamoureux analyse donc «la pertinence actuelle du projet souverainiste québécois à partir de deux entreprises critiques : celle de la philosophie politique, en examinant l’histoire des notions de souveraineté, de citoyenneté et de nation ; celle également du féminisme, comme théorie et comme pratique», et ce, en considérant la place des femmes dans le projet souverainiste pour comprendre «l’association polémique et pas toujours marquée de réciprocité entre féministes et nationalistes dans le Québec contemporain». Les indices de confluence seraient au nombre de trois : premièrement, une «volonté de détraditionalisation complète» ; deuxièmement, «un travail commun de construction de l’État providence national» ; troisièmement, «une convergence dans la politisation de l’identité».
La métaphore familiale, omniprésente dans le débat politique québécois, «renvoie à une conception genrée des rapports de forces nationaux […]. L’oppression se décline au féminin ( ) tandis que l’affirmation s’effectue au masculin», l’oppression mettant le Québec en posture féminine, celle de la femme battue qui souhaite le divorce, l’affirmation représentant la figure virile, celle du «Québec inc.» qui agrège performance et maîtrise.
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