Félicitations à Marie-Célie Agnant, poète officielle du parlement 2023

L’équipe des éditions du remue-ménage tient à féliciter chaleureusement l’honorée Marie-Célie Agnant pour sa nomination à titre de poète officielle du parlement 2023.
La relation de l’écrivaine à remue-ménage, depuis La Dot de Sara (1ere édition, 1995), en passant par Le silence comme le sang (1997), Un alligator nommé Rosa (2006), Femmes au temps des carnassiers (2015) et Le livre d’Emma (réédité en 2019) dépasse largement le fait éditorial. L’esquisse bibliographique ne saurait rendre compte de l’amitié, des réflexions et des douceurs sororales dont elle a choyé les éditrices et par lesquelles la maison a grandi. Sa participation à plusieurs éditions de l’Agenda des femmes, publication politique emblématique de la maison, témoigne encore de son engagement dans les réseaux littéraires aussi bien que militants qui composent les lieux de parole de remue-ménage. Plus récemment, Marie-Célie Agnant a rejoint la collection Les Martiales à la faveur d’une réédition de La dot de Sara dans une version bilingue français / créole haïtien. Ce projet inédit confirme que chaque publication de l’écrivaine crée un précédent dans la parole féministe.
Nous la remercions aussi fortement pour les textes qu’elle a offert que pour son implication politique dans les principes de l’édition féministe. Nous ne doutons pas qu’elle fera de son nouveau mandat honorifique une arme à l’avenant de ses écrits!
Photo de Clovis Desvarieux
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Le Livre d’Emma traduit en catalan par Anna Montero

Aquesta novel·la ens endinsa en els valors més profunds de la negritud. Parteix d’un homicidi d’una mare, acusada de matar la seva filla, i internada en un psiquiàtric com a conseqüència de l’acte. Durant les nombroses consultes que li fa el metge, i la seva traductora de crioll al francès, hom acaba intuint les complexitats de la raça negra causades pels llarguíssims anys d’esclavitud. En concret aquesta història tracta la subjugació de la gent negra al poder francès.

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Roman | Non-retour

L’esclavage, la domination licite d’êtres humains par leurs semblables, les premiers étant réduits à l’état d’objets: voilà qui semblera si lointain à certaines personnes qu’il en est parmi elles qui pourraient douter que de tels événements aient pu se produire. Pour certains, pourtant, la mémoire de ces délits, la douleur éprouvée pendant des décennies, voire des siècles, sont encore très vives. Or lorsque de telles personnes témoignent a posteriori de ces tragédies au nom de leurs aïeux, l’interlocuteur ne peut qu’être attentif et compatir. Ce sera le cas de Flore, narratrice du Livre d’Emma, ainsi que de chacune des personnes qui liront le plus récent roman de Marie-Célie Agnant. […] Le Livre d’Emma est de ces romans dont on se souvient longtemps et qui fait réfléchir et évoluer ses lecteurs, qu’ils le veuillent ou non. Agnant, qui sait habilement doser la gravité de propos et la simplicité de ton, est sans conteste une auteure de talent. […]

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Compte-rendu | Le Livre d’Emma

Malgré l’argument de départ, l’auteure n’a pas fait de ce Livre d’Emma un polar, ni davantage un roman psychologique. D’ailleurs, le lecteur ne connaîtra jamais les détails de l’infanticide et on ne lui donnera pas les grandes lignes de la constellation psychologique de la meurtrière. Si un procès a bel et bien lieu dans les pages du livre, ce n’est pas celui auquel on s’attend. Lorsque Emma commence à raconter sa vie, en créole, à la compatriote qui lui est assignée comme interprète, c’est bien davantage le procès de l’Histoire qui est fait: l’Histoire qui a permis que les femmes noires en soient réduites à vivre des existences de chiennes.[…]

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La mémoire qui flanche

[…] L’ennui avec l’Histoire officielle, c’est qu’elle a été rédigée par et pour les vainqueurs, d’où cette déplorable tendance à négliger les chapitres moins glorieux. Animé de ferveur humaniste, Paul Ohl nous a offert l’automne dernier Black: Les chaînes de Gorée, qui retrace la traite des Noirs. En écho à cet appel à l’éveil des consciences, paraît ces jours-ci une œuvre d’une puissance peu commune signée Marie-Célie Agnant. Deuxième roman de cette figure injustement méconnue des lettres haïtiano-québécoises, Le Livre d’Emma évoque d’une manière bien différente les pages les plus sombres de l’histoire de ce continent. […]

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La mémoire dans la peau

[…] Je viens de refermer Le Livre d’Emma, l’extraordinaire roman de Marie-Célie Agnant. Autant annoncer d’emblée mes couleurs: j’ai été littéralement soufflé par le bouquin, tel un pathétique fétu de paille emporté par un ouragan sans pardon.

L’Emma du titre, c’est un intense bout de femme internée à l’asile psychiatrique au lendemain du meurtre de sa fille. Négresse à  la peau si noire qu’on la dirait bleue, Emma vient de Grand Lagon, bled perdu d’une misérable moitié d’île tropicale qui pourrait être Haïti. Enfant unique née de père inconnu et de mère trop connue, comme on dit là-bas, elle a grandi entre le silence impénétrable de Fifie, cette maman qu’elle idolâtrait mais qui manifestement ne l’aimait pas, et les incessantes récriminations de sa tante Grazie. […] Voilà en bref les thèmes et la trame de ce roman. Loin de moi l’idée qu’un tel résumé puisse rendre justice à cette œuvre grandiose, à mi-chemin par la manière et le ton de Beloved, de Toni Morrison, et des Enfants du sabbat, d’Anne Hébert. […]

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