
Qui est Hélène Pedneault?
Fragments d'une femme entière
Une formule inédite qui tient à la fois de l’album souvenir, du magazine d’actualité et du numéro de collection. Une publication dans tous les sens du mot, aussi haute en couleur que lourde de sens et de contenu, qui se rit avec style et panache de la triste image qu’on se fait trop souvent du féminisme en 2005. De quoi lire, rire, réfléchir et dépoussiérer ses préjugés. 156 pages géantes sans la moindre publicité, mais aussi sans mode, ni cuisine, ni déco. L’équivalent d’un bon gros livre – la variété en plus.
Un voyage en trois parties. Les deux premières tournées vers le passé avec un œil d’aujourd’hui, forment le premier tiers du magazine. La troisième, de loin la plus importante, est résolument axée sur le présent.
I) 1980-1987: ce dont nous avons parlé. Comme un scrap-book des grands thèmes traités dans La Vie en rose des années 1980, du pouvoir à la sexualité en passant par la culture et les hommes. Les entrevues avec des femmes extraordinaires, les fictions originales, les reportages internationaux, l’humour. Avec en prime, la petite histoire d’un magazine ambitieux.
II) 1987-2005: ce dont nous aurions parlé si La Vie en rose n’avait pas fermé ses portes en 1987. Le combat de Chantal Daigle pour le droit à l’avortement, et bien sûr cette blessure jamais cicatrisée : la tuerie de Polytechnique. Mais aussi le souffle des grandes mobilisations, de la Marche du pain et des roses au Sommet des Amériques. En images et témoignages, le 25e anniversaire de La Vie en rose au Lion d’Or le 31 mars dernier. Et pour finir, les mots d’amour inédits de quatre grands-mères pour leurs petites-filles: Lise Payette, Anne Sylvestre, mais aussi des regrettées Pauline Julien et Marie Cardinal.
III) Aujourd’hui: ce dont nous parlons. Les enjeux actuels, ceux qui nous empêchent de bien vieillir ou de bien dormir. De trois ordres ces enjeux.
Dans Féminisme et tabous, on décortique les statistiques pour vérifier si ceux qui nous disent déjà «égales» ont raison, on mesure les avancées de l’équité salariale; on ressort «l’épouvantail du salaire au travail ménager», on ouvre le «garde-robe de verre» des lesbiennes; on plonge dans la controverse de la prostitution et on admet volontiers que «les femmes ne sont pas des saintes». On donne la parole à des politiciennes féministes aguerries, et à des jeunes «rebelles avec causes» qui bousculent le féminisme de maman.
Dans Maternité et paternité, on écoute le cri d’une fille à sa mère qui a perdu « leur » mémoire, le ras-le-bol d’une mère à ses détracteurs, les propos croisés de deux accoucheuses, l’une sage-femme l’autre médecin. On déconstruit le mensonge des chiffres qui font des Québécoises les championnes sans cervelle de l’avortement. On se penche sur la révolte des pères, parfois fondée, et sur leur désir souvent sincère de « réinventer la paternité ». Et on plaide pour les enfants, objets de nos lâchetés.
Dans Monde et fondamentalismes, on embrasse d’un coup les tensions d’une planète livrée au néolibéralisme, à la montée des intégrismes, d’une Afrique en proie aux conflits armés, à la faim et au sida. Des États-Unis, les critiques d’une féministe ardente, et d’un écrivain engagé. De Kaboul, un carnet de route et de Paris, une carte postale. Y a-t-il vraiment un Dieu dans la salle? s’indigne, à voir tout cela, la chroniqueuse délinquante.
Non, décidément La Vie en rose n’a perdu ni son souffle ni ses plumes!
Fragments d'une femme entière