Le sujet du féminisme est-il blanc?

Femmes racisées et recherche féministe

— sous la direction de Naïma Hamrouni et Chantal Maillé

Le sujet du féminisme est-il blanc?

Femmes racisées et recherche féministe

— sous la direction de Naïma Hamrouni et Chantal Maillé

À l’automne 2013, au moment de la controversée Charte des valeurs visant à interdire aux fonctionnaires le port de signes religieux dits ostentatoires, des femmes et des féministes se sont organisées. Pendant que certaines se regroupaient sous des bannières faisant de la laïcité la seule garante de l’égalité des sexes, des féministes se sont saisies d’espaces de parole alternatifs pour dénoncer le déni des droits fondamentaux et la stigmatisation des femmes issues de minorités.

Si l’analyse des intersections entre racisme et sexisme fait partie intégrante du champ des études féministes depuis la fin des années 1960, le contexte politique récent ramène à l’avant-plan ces questions difficiles et nous force à les revoir sous un éclairage nouveau. Qui est le sujet-femme dont parle le féminisme? Qui fait partie de ce «Nous» et quelles femmes en sont implicitement tenues à la marge? Est-ce que les revendications au cœur du féminisme actuel représentent bien les préoccupations profondes des femmes minorisées, racisées? Compte tenu de l’effervescence que connaît le féminisme ces derniers temps, il était devenu incontournable de rassembler dans un même ouvrage ces réflexions sur le thème des femmes racisées, une première dans le monde francophone.

Avec des textes de Leïla Benhadjoudja, Sonia Ben Soltane, Ryoa Chung, Julie Cunningham, Naïma Hamrouni, Gaëlle Kingué Élonguélé, Chantal Maillé, Ida Ngueng Feze, Geneviève Pagé, Sandrine Ricci, Karine Rosso et Diahara Traoré. Avec la participation de Alia Al-Saji, Alexa Conradi, Viviane Michel, Maria Nengeh Mensah et Geneviève Rail.

ISBN: 978-2-89091-537-4 2015 12 • 23 cm 278 pages Disponible

Naïma Hamrouni

Chantal Maillé

Chantal Maillé est professeure titulaire à l’Institut Simone de Beauvoir de l’Université Concordia. Ses travaux de recherche sur les politiques féministes et les mouvements de femmes sont au confluent de plusieurs influences disciplinaires. Elle a publié récemment des textes sur les féminismes transnationaux, la francophonie et les théories postcoloniales. Elle s’intéresse également aux liens entre cultures politiques et théories féministes, et plus particulièrement au statut des théories postcoloniales au Québec. Son projet de recherche actuel porte sur les nouvelles compréhensions des questions de différence dans les féminismes de la francophonie.

  • Introduction: Le sujet du féminisme et sa couleur
  • Les théories postcoloniales et leurs enjeux pour une anthropologue racisée: quelques éléments de réflexivité
  • De la recherche sur les féminismes musulmans: enjeux de racisation et de positionnement
  • Regards altérisés sur l’œuvre de Nelly Arcan: histoire d’un parcours racisé en études littéraires
  • Femmes racisées et épistémologie féministe en éthique des relations internationales
  • Faire de la recherche avec les femmes autochtones et faire sa part pour reconstruire le cercle: expérience d’une étudiante québécoise
  • Malreconnaissance, déni des droits, déshumanisation: en quels termes penser l’injustice faite aux femmes racisées?
  • «Est-ce qu’on peut être racisées, nous aussi?»: les féministes blanches et le désir de racisation
  • De l’articulation entre race, classe et genre: éléments pour une analyse féministe intersectionnelle au Québec
  • Quand le sourire de la diversité cache les rapports de domination
  • Pour une perspective intersectionnelle dans l’analyse des représentations du féminin dans les manuels d’éthique et de culture religieuse
  • Femmes maghrébines immigrantes au Québec, une «double absence»
  • Les enjeux du retour au naturel: perspectives du Québec
  • Table ronde «Intégrer la diversité dans la recherche, l’enseignement et la pratique: défis et expériences»