L’épouvantail dans le jardin? Suivi d’un épilogue

Ce texte a été publié pour la première fois dans le célèbre numéro hors série de La Vie en rose, paru à l’automne 2005. Dix ans plus tard, nous le reproduisons ici accompagné d’un épilogue écrit par l’auteure en mars dernier.

Quand on entrait dans le détail de tout ce que comportait le travail non salarié des femmes, le terme «travail ménager» semblait bien réducteur. En réalité, ce travail recouvrait bien plus que les tâches domestiques et matérielles. Il incluait aussi l’éducation et la socialisation des enfants et des adolescents, les soins médicaux et le soutien émotionnel à la maisonnée entière, la «charge mentale» de l’organisation et du bon fonctionnement de la vie familiale, etc. Il touchait donc l’immense champ du travail immatériel: les soins psychologiques aux enfants, au conjoint, à ses vieux parents et parfois même aux parents du conjoint, ainsi qu’aux personnes malades et handicapées de la famille élargie.

Aujourd’hui, dix ans après avoir écrit cet article pour le numéro hors série de La Vie en rose, je peux dire que je me suis vraiment prise au mot, aux mots de mon paragraphe final. J’estimais dans ces lignes que le mouvement des femmes était passé à côté de quelque chose de très important en mettant de côté aussi rapidement la stratégie du salaire au travail ménager et la perspective qui la soutenait. J’en étais tellement convaincue que j’ai écrit depuis tout un livre sur le sujet pour étayer cette conviction. Il s’agit de? Le salaire au travail ménager. Chronique d’une lutte féministe internationale (1972-1977), publié chez Remue-ménage en novembre 2014.

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