La militante ojibwée-crie Ma-Nee Chacaby s’identifie comme bispitituelle, c’est-à-dire qu’elle a en elle deux esprits : masculin et féminin. Un peu plus de trente ans après sa sortie du placard en tant que lesbienne, à Thunder Bay, dans les années 1980, elle participera dimanche au défilé de Fierté Montréal comme coprésidente d’honneur.
« Pour moi, être bisprituelle est quelque chose très spirituel », souligne celle qui se décrit aussi comme une femme qui aime les femmes. Dès l’âge de quatre ans, sa kokum (grand-mère en ojibwé) l’a avertie que sa vie serait difficile, mais qu’elle devrait l’affronter avec courage, comme une guerrière.
Sa grand-mère lui a aussi expliqué que, pour ses ancêtres, la bispiritualité était quelque chose de très bien vu, voire sacré. Les personnes bispirituelles étaient des chamans, des guérisseuses; elles apprenaient des aînés comment prendre soin des plantes et protéger leur communauté.