Mettre la hache: Saisir l’inceste…

Vous avez peut-être vu ce petit livre dernièrement. Il est assez dur à manquer avec sa couverture jaune «highlighter» et son titre intriguant: Mettre la hache. Slam western sur l’inceste. Pattie O’Green: retenez ce nom et espérez en entendre parler encore longtemps.

Les Éditions du remue-ménage m’étonnent de plus en plus avec leurs dernières publications qui s’inscrivent fortement dans le paysage féministe québécois et soulèvent des questions nécessaires sous des témoignages parfois douloureux. Pattie O’Green a été victime d’inceste, tout comme sa sœur, et tente maintenant de panser les blessures et d’exorciser tout ce qui a pu être engendré par ces actes destructeurs. Comment se définir maintenant à l’âge adulte, quand notre corps ne nous a jamais appartenu et avec un choc post-traumatique? La jeune femme l’a d’abord fait sur un blogue (attention un peu à vos yeux!), en empruntant ce pseudonyme de Pattie O’Green, pour ensuite refondre le tout dans ce petit livre grand comme l’univers.

Y’a un (genre de) problème par contre avec Mettre la hache. J’ai vraiment envie de vous citer l’entièreté de ce qui se passe là-dedans pour que vous puissiez saisir. Saisir que c’est bien écrit, que c’est fort, que c’est ironique par moments, qu’on rit (jaune) un peu, qu’on sacre beaucoup. Saisir que l’acte d’inceste est avant tout un acte de manipulation, de là son expression «violeur doux» tant utilisée, surtout pour montrer à quel point ça ne fait aucun sens, un «viol doux».

[…] Aujourd’hui, j’avais envie de mettre en avant les mots de Pattie O’Green parce que ce sont les seuls qui valent la peine d’être lus. Alors, la prochaine fois que vous verrez le petit livre jaune, achetez-le. Lisez-le. Faites-en un film. Brodez des mouchoirs avec de petites haches dessus. Peu importe, mais surtout ne restez pas indifférents.

Lire sur Le fil rouge