Prendre soin de soi, pour une société plus juste

Au début du mois de septembre est paru, aux Éditions du remue-ménage, un ouvrage collectif consacré à l’éthique du care, sous la direction de Sophie Bourgault, professeure agrégée à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa, et Julie Perreault, enseignante en pensée politique et féministe. Autant le dire tout de suite, il ne s’agit pas exactement d’une lecture de chevet. C’est un livre dense et très théorique. Au fil des chapitres, les auteures de cet ouvrage collectif livrent des réflexions qui peuvent nous aider à lutter contre l’exclusion politique, sociale et économique des femmes et des personnes vulnérables.

En puisant dans la pensée du care telle qu’elle se développe et s’articule depuis les années 1980, l’ouvrage de Sophie Bourgault et Julie Perreault invite à poser un regard différent sur la vulnérabilité, la responsabilité et la dépendance. Il nous force d’abord à nous interroger sur notre rapport à autrui, au sein d’une société qui se réclame d’un idéal d’autonomie, mais qui ignore qu’en réalité, les individus ne sont jamais tout à fait autonomes. On pourrait l’illustrer ainsi: même l’homme d’affaires accompli, le politicien ou l’avocate de renom dépendent des soins qu’on leur prodigue ou qu’on prodigue à leur place. Ainsi, le travail de sollicitude ne devrait pas être appréhendé comme une tâche auxiliaire, mais comme la condition même de l’autonomie de tous. Voilà un discours que l’on n’entend trop rarement! […]

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