Quand la peur change de camp

Lors des dernières semaines, nous avons pu constater avec le mouvement #MoiAussi que cette exaspération à l’endroit des gestes et des attitudes violents, sexistes et misogynes dépasse largement le territoire québécois. En quelques jours, le mot-clic a été utilisé des millions de fois, partout à travers le monde. Plusieurs personnes ont exprimé cependant des réticences ou un malaise à l’égard du concept de «culture du viol». Pourtant, comme le rappelle l’ex-présidente de la FFQ Alexa Conradi dans son ouvrage Les angles morts, l’élimination des violences à caractère sexuel rencontre un obstacle majeur, soit une culture qui conduit les individus et les institutions à normaliser, banaliser et à tolérer ces violences, ainsi qu’à minimiser leurs conséquences négatives chez les victimes. Les agresseurs sont portés à croire qu’ils agissent en toute légitimité, que ce n’est «pas si grave après tout» et ils en viennent même à blâmer les personnes agressées. 

Ces manières de penser, de sentir et d’agir structurent les dynamiques relationnelles dans de nombreux milieux. Des enquêtes journalistiques ont signalé le silence de collègues de travail et de patrons à l’égard des comportements d’Éric Salvail et de Harvey Weinstein, entre autres.

Le dossier de ce numéro fait d’ailleurs état de problèmes tout à fait similaires, en ce qu’il montre comment la médecine obstétricale fait trop souvent l’impasse sur la notion de consentement des femmes enceintes en leur imposant des mesures ou des techniques médicales qui violent leur intégrité physique ou psychologique. […]

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