Francis Dupuis-Déri: J’essaie généralement de désamorcer ce discours (je ne dis pas convaincre car on n’y arrive pas tout le temps) en utilisant deux axes. D’abord en posant la question du contrôle des institutions: qui a le pouvoir et les ressources, au sommet de la société? Je fais ensuite le même exercice dans les relations interpersonnelles.
Dans des sociétés comme la France, le Québec, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et même les pays scandinaves, pays qu’on considère généralement comme assez avancés en termes d’égalité entre les sexes, on a une élite politique qui est encore très, très masculine. Au niveau du chef d’Etat, du conseil des ministres, de l’Assemblée nationale, des chefs de cabinet, des hauts fonctionnaires…. Idem dans l’armée et la police: on retrouve des hommes au sommet de quasiment toutes les institutions de pouvoir. […]