Trois décennies séparent La théorie, un dimanche de Trente de Marie Darsigny (2018), aussi publié chez Remue-ménage, maison qui, on le sait, continue avec acharnement de promouvoir l’écriture féministe. Alors que La théorie, un dimanche se concevait comme de la «fiction-théorie», présentant les textes essayistiques puis fictionnels de chaque écrivaine en deux parties distinctes, Trente, de Marie Darsigny, se donne à lire comme un récit à la voix essayistique forte. Une vision de la littérature où un apprentissage théorique du réel peut se faire dans la fiction, et vice versa, qui se construit dans les deux publications à travers une poétique du chevauchement générique. Dans Trente, on entremêle ainsi la narration au «je» d’allusions à des théories féministes, en plus d’insérer des illustrations, collages numériques réalisés par Darsigny elle-même. Cet héritage esthétique de l’impureté, du collage, m’apparaît comme un fil conducteur entre ces deux titres […]