Cela fait déjà 30 ans que la première édition du classique féministe La théorie, un dimanche parut aux Éditions du remue-ménage. Maintenant offert dans une nouvelle édition et préfacé par Martine Delvaux, ce livre est le résultat d’échanges féministes qui se déroulèrent de 1983 à 1988 entre Louky Bersianik, Nicole Brossard (l’instigatrice du projet), Louise Cotnoir, Louise Dupré, Gail Scott et France Théoret. Pour Nicole Brossard, «[c’]est un recueil dans lequel chacune de nous fait le point sur une problématique qui la touche particulièrement. […] Aussi ce livre est-il tout à la fois tissé de nos singularités et de leurs points de rencontre. C’est un livre où chacune signe un parcours, un questionnement, itinéraire de conscience que nous espérons partager avec vous comme une continuité et un devenir.» (p. 20) Il s’agit de creuser ce qui est incontournable pour le féminisme de l’époque. Pour paraphraser la chroniqueuse féministe Alix Paré-Vallerand à l’émission Les Simones du 5 septembre 2018, c’est un livre théorique assez ardu, mais qui réussit à faire tranquillement son chemin dans nos têtes quand on en fait une lecture attentive et lente. C’est un livre enrichissant, ne serait-ce que pour célébrer les féministes littéraires québécoises qui ont ouvert des voies théoriques encore importantes aujourd’hui. Véritable acte de recherche-création, les essais du livre sont toujours suivis d’extraits inédits de fictions, ce qui est fort apprécié. […]