Sœur Simone Voisine, l’engagement tranquille

À titre de membre de la communauté des Sœurs de la Charité, Simone Voisine a toujours fait de l’engagement auprès des démunis son leitmotiv. Mais la religieuse de 87 ans, vive et éclairée, a aussi communié à plusieurs projets sociopolitiques du Québec de l’avant et l’après-Révolution tranquille.

Après avoir supervisé pendant près de 20 ans la soupe populaire de la congrégation, à la place D’Youville, sœur Simone a tiré sa révérence le 26 juin. Le titre de Lauréat de la semaine du Soleil lui est décerné pour cet accomplissement unique, mais aussi pour sa remarquable feuille de route.

Depuis son entrée dans les ordres, en 1943, à l’âge de 17 ans, la religieuse et ex-enseignante, originaire de Saint-Pascal de Kamouraska, a embrassé plusieurs causes, que ce soit l’émancipation des femmes, l’indépendance du Québec, la défense de la langue française ou la promotion de la culture. Regarder passer la parade, très peu pour elle. Le livre consacré à sa vie et à son œuvre, La force tranquille de l’engagement, de la sociologue Maria De Koninck, en témoigne largement. «La base de mon engagement a toujours été de servir les gens et d’être présente au monde. Je voulais améliorer des situations et des injustices que je trouvais inacceptables», souligne-t-elle, en entrevue téléphonique depuis la maison généraliste des Sœurs de la Charité, dans Beauport.

De la situation politique actuelle, l’ex-militante syndicale de la CSN se désole du manque de préoccupation et de compassion des gouvernements à l’égard des pauvres et des laissés-pour-compte. «Ce sont eux les premières victimes des coupures dans les programmes», déplore-t-elle. […]

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