un cri un chant des voix: L’art, mémoire vivante du drame de Polytechnique

Le 6 décembre 1989, je n’avais que deux ans. Ce n’est donc que bien des années plus tard que j’ai pris conscience de l’ampleur du drame qui s’est déroulé ce jour-là. Un peu plus chaque jour, je me sens interpellée par la violence qui a été déployée contre ces quatorze femmes qui, pour reprendre les mots de Diane Trépanière, «trouvèrent la mort parce qu’elles étaient des femmes». C’est pour garder leur mémoire vivante qu’elle a créé l’installation artistique un cri un chant des voix en 1999. Dans la foulée du vingt-cinquième anniversaire de la tuerie de l’École Polytechnique paraît, aux Éditions du Remue-ménage, un livre éponyme qui témoigne du chemin que l’installation a parcouru depuis les terribles événements.

Diane Trépanière est une artiste interdisciplinaire féministe qui travaille principalement avec la photographie. Dans le livre un cri un chant des voix, elle retrace les étapes marquantes de sa pratique artistique jusqu’à l’appel de projet commémoratif lancé à l’aube du dixième anniversaire de la tragédie. Celle qui voit la photographie comme un témoin à la fois de l’absence et de la présence, du passé et du présent a senti qu’il s’agissait d’un médium tout indiqué pour honorer la mémoire des victimes de ce crime haineux. Si son projet n’a pas été retenu pour la place du 6-décembre-1989, dans Côte-des-Neiges, Trépanière concrétisera tout de même son idée sous forme d’installation, dévoilée pour la première fois à la Maison de la culture du Plateau-Mont-Royal en décembre 1999. […]

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