Compte-rendu | Mines de rien, chroniques insolentes

Voilà un petit livre comme je les aime. On peut le tenir dans la main; l’ouvrir n’importe où; aller d’un texte à l’autre dans l’ordre qui nous plaît, tout en se délectant du mordant de ces auteures-professeures de littérature à la verve pétillante, dérangeante et pleine d’humour. Isabelle Boisclair

(Université de Sherbrooke), Lucie Joubert (Université d’Ottawa) et Lori Saint-Martin (UQAM) y débusquent un sexisme ordinaire, si ordinaire qu’on ne le voie plus puisqu’il fait partie de la culture ambiante (nord-américain, on s’entend!), un sexisme qui se cache à merveille dans les recoins. J’ai eu pourtant quelques réticences à aborder ce collectif féministe, une certaine peur de m’ennuyer, car les baby-boomers de mon espèce ont déjà entendu la chanson. Je pariais, sans me tromper, qu’à coup sûr, on y parle du choix du rose pour la couette ou la robe des petites filles, des talons aiguilles, du maquillage, de la publicité, des magazines féminins comme de tout ce qu’on a dit, écrit, décrié et crié à juste titre contre la domination des hommes sur les femmes. Nous n’en sommes plus là, me disais-je. C’est vrai; sauf que le regard affûté des chroniqueuses va plus loin avec un art de traquer les manifestations du sexisme dans les petits détails du quotidien, histoire de nous faire réfléchir entre autres au langage qui véhicule la misogynie ou du moins l’inégalité, à la formation des enfants et des intellectuelles, à la consommation genrée et à la publicité qui l’accompagne. C’est dans la démonstration que ces trois intellectuelles excellent particulièrement en nous montrant ce qu’on ne voit pas et qui pourtant crève les yeux. […]

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