Avec Guérilla de l’ordinaire, Marie-Ève Milot et Marie-Claude St-Laurent s’inscrivent dans une longue lignée de créatrices féministes qui nomment les maux de leur époque. Elles nous parlent de leur désir de « donner du gaz » aux militantes essoufflées.
Ça a commencé tranquillement : une confidence par-ci, un témoignage par-là, un article de journal, une entrevue entendue à la radio… Une accumulation de petites choses indignes et d’agressions subies par les femmes que Marie-Ève Milot et Marie-Claude St-Laurent archivaient dans leur ordinateur : remarque sexiste ou paternaliste, mépris, harcèlement sexuel, menace de mort… C’est ce matériau qui a servi à la création de Guérilla de l’ordinaire, une pièce en fragments produite par le Théâtre de l’Affamée, qui nous a donné Chienne(s), une création remarquée le printemps dernier.
La pièce aborde la question des violences sexuelles qui se sont infiltrées dans notre quotidien et qu’on peine à identifier tellement elles ont été intériorisées. « On s’intéresse aux violences ordinaires qui sont difficiles à définir, qui se trouvent dans la fameuse zone grise. »