[…] La force du boys club se trouve peut-être d’ailleurs de ce côté: plutôt que de livrer une charge à fond de train contre les « grands problèmes » de la société contemporaine et de ses dérives patriarcales et masculinistes, Martine Delvaux s’attaque au phénomène de façon un peu plus subtile, en dirigeant le tir vers des aspects si « normaux » qu’on peut aisément oublier qu’ils sont également symptomatiques d’un dysfonctionnement majeur de notre civilisation.
Voilà pourquoi cet essai, en apparence quasi-anodin, est si essentiel. Et voilà peut-être pourquoi une certaine tranche de la société s’est immédiatement révoltée contre les conclusions de l’ouvrage. À l’image de la lutte contre les changements climatiques – une autre histoire de domination patriarcale, avec le culte de l’accumulation de richesses, du gros véhicule et de la maison servant à y entreposer ses possessions –, le réveil est brutal lorsque l’on est confronté à une critique directe et efficace d’un mode de vie plus que dépassé.