Comme ça m’plaît ! Pour en finir avec les discours polarisés sur l’allaitement

Faut-il mettre fin à la promotion de l’allaitement ? C’est une des idées audacieuses lancées dans un ouvrage collectif qui secoue le discours habituel. Un ouvrage qui sort — enfin — de l’opposition bon lait/mauvais lait, laquelle devient facilement celle de la bonne mère/mauvaise mère.

«Nous nous sommes bien gardées de prendre le parti du pour ou du contre. […] Nous avons choisi la ligne médiane, celle qui ne craint ni les nuances ni les discussions constructives», écrit en préface de La promotion de l’allaitement au Québec la codirectrice de l’ouvrage Catherine Chouinard.

Depuis 20 ans, la promotion de l’allaitement au Québec s’est intensifiée. Les mères sont désormais majoritaires à tenter l’expérience. Toutefois, explique la deuxième codirectrice de l’ouvrage, la sociologue Chantal Bayard, «on observe que les mères vivent de forts sentiments de honte, de regret, de culpabilité. Nous sommes peut-être rendus à une autre étape, celle de nous poser des questions sur la façon dont nous en faisons la promotion».

L’ouvrage met un baume réel sur les blessures que peut laisser l’expérience de l’allaitement sur le cœur d’une mère. Il permet de comprendre l’origine de ces sentiments et, surtout, de voir qu’il est possible de cheminer vers un discours plus sain. L’allaitement est un phénomène naturel, certes, mais aussi social. Il ne peut être réduit à une simple fonction biologique garantissant la meilleure santé de la nation. […]

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