Le choix personnel d’allaiter, ou de ne pas le faire, s’inscrit dans toute une trame historique, sociale et culturelle. Ainsi dans un contexte où la santé publique souligne à grands traits les bienfaits de l’allaitement, il n’est pas étonnant que des femmes ressentent une pression à donner le sein. La culpabilité associée au non-allaitement, ou à un allaitement écourté, semble être le lot de nombreuses mères.
Cet ouvrage soutient qu’il devient contre-productif pour un État de faire la promotion du lait maternel comme on le ferait pour n’importe quel aliment bon pour la santé. L’allaitement, même encouragé par les plus hautes instances en santé, demeure un geste de l’intime. Comme l’écrit la sociologue Chantal Bayard, qui dirige le collectif avec Catherine Chouinard, pourquoi une mère devrait-elle vivre de la culpabilité et de la honte dans les jours qui suivent la naissance de son bébé simplement parce qu’elle ne lui donne pas «le meilleur»? […]