Entretien avec la politologue québécoise Diane Lamoureux | première partie

[Diane Lamoureux] La radicalité du féminisme consiste à vouloir bouleverser l’ensemble des rapports sociaux pour que les femmes puissent devenir co-actrices du monde commun. Toutes les dimensions de l’existence humaine sont donc à transformer. Dans cette optique, le féminisme ne peut se satisfaire du “gender mainstreaming” qui consiste à placer des femmes à des postes de décision sans changer les structures sociales existantes fortement inégalitaires et, malheureusement pas seulement à l’encontre des femmes, ou encore à mesurer les inégalités de genre en faisant fi des rapports sociaux qui les structurent. Ce que nous, les féministes radicales, appelons de nos vœux, c’est de mettre fin à un phénomène tellement ancré dans toutes les sociétés humaines, la domination masculine, que certains ont voulu en faire un fait de nature. Et nous savons que pour cela il nous faut inventer d’autres façons de vivre, de produire, d’aimer, de se gouverner, qui soient basées sur l’égalité et la liberté de toutes et de tous dans une solidarité humaine et une responsabilité collective de maintenir les conditions de la vie humaine sur la planète Terre. […]

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