[Sylvia Duverger] Le féminisme québécois a connu des transformations majeures au cours des dernières décennies, liées notamment au développement d’un, ou de féminismes autochtones. Pouvez-vous nous en dire plus au sujet de ce féminisme qui est mal connu des féministes françaises?
[Diane Lamoureux] Il y a eu plusieurs actions collectives des femmes autochtones au Québec depuis les années 1970, dont celles pour ne pas perdre leur statut d’autochtones lorsqu’elles marient un non-autochtone. Ce qui a changé ces dernières années, c’est, d’une part, la mise en place d’une organisation comme Idle no more (plus jamais l’inertie) qui opère une jonction entre des cadres d’analyse féministe, écologiste et autochtone. D’autre part, ce mouvement a contribué à rendre certaines féministes et organisations féministes «blanches» plus sensibles au caractère colonial des institutions politiques québécoises et canadiennes et à s’allier avec des femmes autochtones, principalement dans la lutte contre la violence faite aux femmes. […]