Le boys club, de Martine Delvaux : derrière les portes closes du pouvoir masculin

[Marie-Louise Arsenault] Vous parlez à la fois des lieux qui favorisent la réunion des hommes, des lieux symboliques, des lieux culturels, et vous dites que c’est un pouvoir invisible parce qu’on ne le questionne pas.

[Martine Delvaux] Oui, on ne le voit pas! Je pense vraiment qu’on ne le voit pas. D’où aussi le fait que souvent on se dise : ah mais non c’est en train de changer […] Comme pour les Filles en séries, j’ai l’impression [qu’on les voit] une fois qu’on dit : regardez combien de fois par jour vous tombez sur des images de filles sérialisées, toutes habillées pareil, toutes faites pareil, toutes blanches, toutes les cheveux droits, les yeux pâles, elles ne se regardent pas, elles sont côte à côte, combien de fois dans une journée? Ben les hommes, c’est pareil. Combien de fois vous allez voir des hommes ensemble, combien de fois vous allez être devant une structure qui a à sa tête un groupe d’hommes? Et pour la plupart ils sont blancs, pour la plupart ils ont autour de 50 ans, pour la plupart ils sont hétéros, pour la plupart ils sont riches. C’est ça la réalité, mais on ne veut pas la voir. […]

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