Pour clore ce tour du chapeau sexy, la petite plaquette d’Anne Archet, pornographe tapie dans l’ombre qui sévit depuis dix ans sur la blogosphère, sert les microrécits de son Carnet écarlate. Fragments érotiques lesbiens comme des bonbons mélangés qu’il ne faut pas tout manger d’un trait.
Ses capsules saphiques, à la plume tout en finesse et illustrées avec le trait sexy de Mélanie Baillairgé, posent un regard érotique souvent en périphérie de l’acte. Tantôt en pleine réflexion («La nuit n’est pas un moment. C’est une entité, un être avec ses propres désirs, sa propre respiration. Sa propre logique»), Archet observe («Vision attendrissante, sous un pantalon blanc transparent, sa culotte noire qui, toute tordue, lui rentre dans les fesses») ou est en pleine action («Mon nez enfoncé dans ta chatte et ma langue sur ton clitoris: home sweet home.») et tire des leçons («Gueule de bois et lapsus freudien: ça m’apprendra à faire la fesse toute la nuit…»). Du vite fait bien fait à l’ère ou tout doit tenir en quelques caractères.