[Catherine Gaudreault] J’ai l’impression que vous voulez faire taire les hommes […]?
[Martine Delvaux] Je ne dis pas que le vécu des hommes n’est pas intéressant. D’ailleurs, mon propos n’a jamais pour but de diminuer, de faire tomber les hommes. La question n’est pas là. Moi je fais une lecture de la société. D’abord, je ne m’intéresse pas à la psychologie masculine, ni à la psychologie féminine; je ne suis pas dans l’essentialisme des rôles hommes/femmes […] Il faut s’entendre: le boys club est une poignée d’hommes qui tiennent le pouvoir entre leurs mains. Le pouvoir politique, le pouvoir économique et aussi le pouvoir sexuel. Il y a beaucoup d’hommes qui sont exclus eux aussi du boys club. Alors je ne suis pas en train de dire à bas les hommes, vive les femmes! Pas du tout. Je suis en train de dire qu’il y a un système et que ce système nous nuit à tous. L’égalité elle est là. Elle est forcément à l’avant-plan. Même plus que l’égalité; il faut qu’on soit de meilleur.e.s humain.e.s. C’est ça que j’essaie de dire. Ma radicalité elle est par rapport à ça.