Un engagement féministe qui s’approfondit dans les luttes

NCS – Le mouvement féministe au Québec peut-il assurer une lutte de gauche tout en mettant l’accent sur l’inclusion de toutes les femmes (autochtones, immigrantes, trans, handicapées, etc.) ?

A.C. – Il y a une transition à opérer pour créer une force politique unitaire autour de la justice sociale pour toutes les femmes. Je m’inspire du black feminism, tradition soucieuse de faire la critique de toutes les structures oppressantes, quelle qu’en soit leur source, qui rendent difficile la vie des femmes. On part du principe qu’il faut d’abord s’organiser autour de celles qui sont au bas de l’échelle politique, sociale ou économique. Si on règle les choses pour elles, la vie va s’améliorer pour toutes.

NCS – En 2009, à 38 ans, tu es élue présidente de la Fédération des femmes du Québec contre deux autres candidates. Pourquoi les membres t’ont-elles choisie ?

A.C. – C’est toujours difficile de le savoir. Les reculs et les blocages étaient très nombreux. J’avais l’impression qu’il fallait prendre davantage de risques afin de repousser les limites imposées au débat public sur le féminisme, l’état de l’égalité et de la justice sociale pour les femmes. Je soutenais qu’il fallait politiser davantage nos luttes, donc moins se limiter à des revendications à court terme, mais travailler davantage à critiquer les idéologies économiques et sociales à la base des inégalités. […]

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